Actu Pays|24/11/23

ESPAGNE : analyse de la mortalité au travail entre 2020 et 2022

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L’institut national pour la sécurité et la santé au travail (INSST), avec un comité technique réunissant le ministère du Travail et les Communautés autonomes, a analysé les 572 accidents du travail (AT) mortels (hors trajet, de circulation, dus au Covid) qui ont fait l’objet d’une enquête sur la période 2020-2022. Outre une meilleure connaissance des causes, il s’agit de définir les mesures appropriées pour qu’ils ne se reproduisent pas.

Selon le rapport qu’il vient de publier, les 3 principales causes sont les conditions de travail (configuration, agents physiques…), les installations et leurs dispositifs de protection, les machines. Près de 18% des accidents sont dus au “maintien du travailleur dans une zone dangereuse”, autant à une “méthode de travail inadéquate” et 15,4% à un “défaut d’identification des risques à l’origine de l’accident”. Les facteurs individuels représentent également une part importante des causes des AT.

Ce sont les secteurs des services (178), de la construction (168), de l’industrie (132) et de l’agriculture (82) où la plupart des AT ont fait l’objet d’une enquête. Les micro (1 à 9 travailleurs) et petites (10-49 travailleurs) entreprises comptent 74% du total des décès au cours de la période étudiée (respectivement 36,9% et 37,1%). Les travailleurs âgés de 35 à 49 ans et ceux de 50 ans et plus ont été davantage victimes d’AT mortels. L’analyse montre aussi que 36,3% des accidents concernent des salariés d’un an ou moins d’ancienneté, alors qu’ils ne représentent que 17,3% de la population affiliée. En termes de contrat, 57,5% des travailleurs décédés avaient un CDI, 30,9% un contrat temporaire (le reste étant non codifié).

En conclusion, l’INSST estime que la mise en œuvre d’une ou plusieurs mesures de prévention permettrait d’éliminer ou de contrôler les principales causes des AT mortels. Il s’inquiète que 22,4% des entreprises n’ont “même pas respecté la 1ère étape du processus, à savoir l’évaluation des risques” et que seulement 6,5% sont allées jusqu’à adopter des mesures de prévention. “En ce sens les déficiences des micro-entreprises et du secteur agricole méritent une attention particulière.”

Rapport d’analyse de l’INSST

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