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Le 2 février 2016, l’AFNOR organisait une rencontre sur le thème « La normalisation, accélérateur de croissance des entreprises ? ». Animée par Olivier Peyrat, Directeur Général du groupe AFNOR, cette journée a permis de présenter l’Étude de l’impact économique de la normalisation 2016, réalisée par AFNOR normalisation et le BIPE (cabinet de conseil en analyse stratégique et prospective économique).
Cette étude a été conduite pour mesurer l’apport de la normalisation dans le développement économique de l’entreprise. On y apprend ainsi que les entreprises participant activement aux travaux de normalisation (envoi d’un ou de plusieurs experts dans les groupes de travail) ont vu leur chiffre d’affaires annuel supérieur en moyenne de 20% par rapport aux autres entreprises du secteur. De même, leur chiffre d’affaires à l’export est de 19% supérieur aux entreprises n’ayant ni participé à la normalisation, ni acheté de normes.
L’apport de la normalisation est ainsi estimée à 15Md€ de chiffre d’affaires pour les entreprises françaises. « Les normes volontaires agissent donc en accélérateur de croissance, ou, de manière défensive, en facteur évitant de la dégrader. [Elles permettent également] de mieux vendre hors des frontières. » L’étude conclue que l’estimation de « la contribution directe des normes au PIB serait de 3Md€ en 2013 ».
Cette journée a également permis de découvrir les études britanniques réalisées sur cette thématique. Scott Steedman, Directeur de la Normalisation BSI, a ainsi présenté les stratégies et avantages de la normalisation sur l’économie anglaise. La norme est avant tout vue comme un moyen de partage et de diffusion de la connaissance sur les produits et les process, permettant un échange formalisé entre les différents acteurs économiques. L’étude faite par Cebr, et assez proche de l’étude AFNOR/BIPE 2016, avec un aspect macroéconomique, montre que 28% de l’augmentation du PIB du Royaume-Uni est attribuable aux actions de la normalisation. Il a été estimé qu’une augmentation de la productivité de l’ordre de 37% est liée à l’utilisation de la norme. La norme représenterait 6Md£ de chiffre d’affaires à l’exportation pour le Royaume-Uni.
En France comme outre Manche, l’apport de la norme pour les entreprises et l’économie nationale semble indéniable.
Le rapport publié par La Fabrique de l’industrie – Think tank créé en 2011 et présidé par Louis Gallois (président du conseil de surveillance de PSA Peugeot-Citroën) et Denis Ranque (président du conseil d’administration d’Airbus Groupe) – sur les leviers de la compétitivité que sont les normes a également été présenté. Intitulée « Règlementation, normalisation : leviers de la compétitivité industrielle », l’étude s’attache à explorer les leviers de compétitivité négligés. En premier lieu, elle met en avant une nécessité de simplifier la règlementation, et une plus grande possibilité d’interprétation des règles. Il apparaît dans une étude de l’OCDE, que la diminution des contraintes règlementaires aurait un impact de 0,2% et 0,3% de croissance supplémentaire sur un horizon respectivement de 5 et 10 ans. Ensuite, il est rappelé que les enjeux de la normalisation sont critiques, car ils peuvent avoir un impact direct sur les choix technologiques des entreprises, et créer des positions dominantes. D’où l’importance pour les entreprises françaises d’envoyer des experts en mesure de défendre une position commune au niveau français. Dans ce domaine, les marges de progression sont importantes…