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Le rapport réalisé conjointement par l’EU-OSHA et EUROFOUND fait le point sur les conditions de travail des européens et la prévalence des risques psychosociaux (RPS) sur les lieux de travail. Il présente également les politiques menées par les Etats membres pour lutter contre ce type de risque.
25% des travailleurs européens affirment être victimes de stress au travail de façon constante ou la plupart du temps. L’insécurité de l’emploi et l’intensité au travail, qui ont augmenté au sein des entreprises, ne font qu’accroître ce phénomène. 80% des managers se disent préoccupés par le stress et 20% estiment que la violence et le harcèlement au travail constituent une préoccupation majeure. Les employeurs se sentent souvent démunis et jugent qu’il est difficile de lutter contre les RPS en raison d’un manque de ressources ou d’expertise. La question est cruciale, car atténuer les RPS et protéger les travailleurs contre ces risques est essentiel pour éviter les sorties précoces du marché du travail.
Les politiques mises en place pour lutter contre les RPS varient beaucoup d’un pays à l’autre. La culture, plus ou moins développée, du dialogue social explique en partie ces disparités. Par exemple, la transposition de l’accord-cadre européen sur le stress au travail signé en 2004, a donné lieu dans certains pays à des modifications législatives importantes tandis que dans d’autres pays, les partenaires sociaux se sont contentés de traduire l’accord dans la langue nationale et de le signer.
Au niveau de la règlementation, il n’existe pas une seule manière d’aborder les RPS. Certains Etats membres ont décidé de ne pas mentionner spécifiquement les RPS dans leurs textes règlementaires et de rester proche de la directive-cadre 89/391/CEE. C’est le cas du Luxembourg, de la Pologne, de la Roumanie, de la Slovénie et de l’Espagne. D’autres ont souligné, dans leur législation, la nécessité de tenir compte des RPS ou de la santé mentale lorsqu’il s’agit de santé et de sécurité au travail (Autriche, Danemark, Estonie, Finlande, France, Grèce, Slovaquie et Suède). Certains ont même spécifiquement inclus l’obligation de réaliser une évaluation des RPS. C’est le cas de la Belgique, de la Bulgarie, de Chypre, de l’Allemagne, de la Hongrie, de l’Italie, de la Lettonie, de la Lituanie, du Portugal et du Royaume-Uni. Enfin. Un très petit nombre d’Etats membres ont introduit, dans leur législation, la possibilité ou l’obligation d’impliquer un expert pour certains aspects des RPS (Autriche et Belgique).
Le rapport, uniquement disponible en anglais, a été publié dans le cadre de la Semaine européenne « Les risques psychosociaux, mieux prévenir pour mieux travailler » qui a eu lieu en octobre 2014.