Accueil > L’actualité d’EUROGIP et des risques professionnels en Europe >
Au premier semestre 2016, le nombre d’accidents graves et celui d’accidents mortels survenus dans le secteur de la construction ont augmenté respectivement de 14 % et 56% par rapport au premier semestre 2015.
Cela s’explique par la reprise de l’activité et l’augmentation du nombre de déclarations de mises en chantier (démarrage des travaux) et du nombre de déclarations de désamiantage – +10% et +16% – par rapport à la même période en 2015.
En outre, les semaines précédant les congés d’été représentent une période à risque. En effet, sur de nombreux chantiers, les ouvriers s’efforcent de terminer les travaux à temps ou donnent un coup de collier avant une interruption de plusieurs semaines.
La construction civile générale et la construction de locaux non résidentiels concentrent le plus grand nombre d’accidents graves (42 %) et d’accidents mortels (50 %), suivies par le terrassement, les travaux d’installation d’équipements électrotechniques, de la démolition, de plomberie et de peinture, qui enregistrent entre 4 et 7% des accidents graves et entre 10 et 20 % des accidents mortels du secteur. La construction se classe ainsi parmi les secteurs d’activité les plus dangereux.
Les trois causes principales d’hospitalisations, de lésions permanentes ou de décès sont :
- les chutes de hauteur ou de plain-pied (trébuchements), qui provoquent plus de la moitié des accidents ;
- le heurt par des objets, des produits ou d’autres éléments matériels, qui concerne près d’un quart des victimes ;
- le contact avec des machines, des outils et des véhicules sur les chantiers, pour 15% des accidents graves.
Dans un quart des cas d’accidents examinés par l’Inspection du travail (Inspectie SZW), aucune surveillance directe n’était exercée sur le chantier. Il est donc essentiel que les responsables directs, comme le maître d’œuvre, corrigent les comportements dangereux en reprenant par exemple l’ouvrier qui ne porterait pas son casque, retirerait le capot de protection d’une machine pour en faciliter l’utilisation, laisserait traîner des objets ou ne boucherait pas correctement un trou dans le sol, au risque d’entraîner chutes ou trébuchements.
« Les chantiers, de plus en plus grands, deviennent un agglomérat de responsables, de salariés, d’intérimaires et de travailleurs indépendants, ce qui augmente le risque d’accidents. Outre le néerlandais, on y parle de nombreuses langues, comme le polonais, le roumain et l’anglais, ce qui peut entraîner des malentendus dans la communication. Nous constatons de plus en plus souvent que les responsabilités en matière de prévention ne sont pas clairement définies sur les chantiers. On peut aussi regretter l’absence d’accords de collaboration clairs entre les différentes parties prenantes », explique Marga Zuurbier, directrice du service Conditions de travail de l’Inspectie SZW.