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Le risque de tensions psychologiques graves a été multiplié par deux ou trois, chez les travailleurs présentant un risque professionnel élevé ou potentiellement élevé d’être infecté par le coronavirus, y compris chez les travailleurs en dehors du secteur de la santé. Telle est la conclusion d’une étude de l’Institut pour la prévention et la médecine du travail (IPA) de l’assurance accidents légale allemande.
L’influence de la pandémie sur la charge mentale dans le secteur de la santé est déjà bien documentée. En revanche, elle ne l’est pas dans d’autres secteurs. L’IPA a donc mené une enquête en ligne, entre décembre 2020 et juin 2021, auprès des secteurs public, financier, du commerce de détail, des transports publics et de l’industrie, à laquelle 1 545 travailleurs ont répondu.
Mesurés à l’aide du Patient-Health-Questionnaire-4, les résultats ont montré que les pourcentages de personnes souffrant de symptômes graves ou importants avaient presque doublé lors des 2e et 3e vagues. “L’augmentation des contraintes psychologiques est particulièrement marquée chez les professionnels de l’éducation et du travail social, des groupes professionnels pour lesquels le Covid-19 est également souvent reconnu comme maladie professionnelle”, explique le Dr Swaantje Casjens, auteur principal et coordinatrice de l’étude.
Outre le risque d’infection, les conflits entre le travail et la vie privée, le manque d’instructions sur la protection contre les infections, l’insuffisance de mesures de protection sur le lieu de travail et le manque de contact avec les collègues ont influencé la gravité et la fréquence des symptômes d’anxiété ou de dépression. “Ce sont surtout les mères célibataires qui ont souffert de conflits entre travail et vie privée”, face aux difficultés à organiser la garde des enfants pendant la fermeture des crèches et des écoles”, selon le Dr Casjens.