Actu Communautaire, Actu Covid-19|13/09/21

Droit à la déconnexion : un nouveau rapport d’Eurofound

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Eurofound vient de publier un rapport sur l’impact du droit à la déconnexion sur le lieu de travail en l’illustrant par des cas pratiques. En effet, les technologies numériques ont permis l’accélération du travail à tout moment et n’importe où, a fortiori durant la crise liée au Covid-19. Depuis, plus d’un Européen sur trois travaille de chez lui. Mais le télétravail peut avoir des répercussions néfastes sur la santé physique et psychique des travailleurs.

Selon Eurofound, ces derniers sont deux fois plus susceptibles de dépasser la limite du temps de travail de 48 heures, de ne pas prendre suffisamment de repos et de travailler pendant leur temps libre. Pour résoudre ce problème, des appels ont été lancés en faveur du “droit à se déconnecter”. Les députés européens ont appelé la Commission à présenter une directive européenne sur le droit à la déconnexion, droit qu’ils estiment fondamental.

Les conclusions d’Eurofound

Dans son nouveau rapport, la Fondation européenne arrive aux conclusions suivantes :

  • Après le passage au télétravail pendant la pandémie, il est probable que les formes de travail hybride se multiplient à l’avenir ; la législation du travail existante est-elle adaptée ?
  • L’expérience des quatre premiers États membres qui ont introduit règles et accords sur le droit à la déconnexion avant 2021 a démontré le rôle central des partenaires sociaux pour en garantir une traduction pratique sur le terrain. À défaut, la législation peut constituer une option pour garantir le respect des normes minimales.
  • Dans les entreprises, une approche “douce” qui privilégie la sensibilisation, la formation et la gestion de la connexion en dehors des heures de travail est plus courante qu’une approche “dure”, qui consiste à couper l’accès aux communications de l’entreprise à des moments précis.
  • Les nouveaux accords et textes relatifs au droit à la déconnexion devront prendre en compte les facteurs qui conduisent au besoin “perçu” d’une connexion permanente, tels que la charge de travail, le manque de formation et les processus de travail qui alimentent la sur-connexion. L’adhésion du management et le renforcement régulier du message sur l’importance du droit à la déconnexion seront essentiels à sa réussite.
  • Les preuves manquent encore, mais l’expérience des partenaires sociaux en matière d’impact du droit à la déconnexion sur la santé et le bien-être des employés, l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée, l’égalité des sexes et les performances de l’entreprise suggère que des changements positifs dans la culture de l’entreprise ont lieu suite à l’introduction du droit à la déconnexion.

Rapport “Right to disconnect: Exploring company practices” (pdf, en anglais)

 

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