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Le 19 novembre 2014, la plus haute juridiction italienne a acquitté l’un des anciens dirigeants du groupe suisse Eternit, Stephan Schmidheiny, condamné en appel en 2013 à 18 ans de prison et à 89 millions d’euros de dommages et intérêts pour “catastrophe sanitaire et environnementale”. Il lui était reproché de ne pas avoir pris les mesures de prévention contre les risques sanitaires liés à l’amiante alors qu’il les connaissait parfaitement.
L’avocat général, Francesco Mauro Iacoviello, a estimé qu’il y avait prescription des délits depuis 1998, soit 12 ans après la fermeture des dernières usines Eternit sur le sol italien. La décision de la Cour suprême a été un choc en Italie, surtout pour la population de Casale Monferrato, ville où Eternit avait installé la plus grande de ses usines et embauché une bonne partie de la population. Les ouvriers y travaillaient sans protection et rapportaient leurs vêtements de travail recouverts d’amiante dans leur foyer, exposant alors femmes et enfants. Par ailleurs, de nombreux témoins ont rapporté que des camions chargés d’amiante traversaient la ville, sur laquelle se déversaient les poussières du minerai. Cela explique que bien des familles aient été touchées par des maladies comme l’asbestose et le mésothéliome. 1800 habitants sur 35 000 seraient morts à cause de l’amiante au cours des dernières décennies.
Le 20 novembre, les commerçants de Casale Monferrato ont baissé leurs rideaux pendant une journée en signe de protestation et de deuil.
La bataille judiciaire des 5000 parties civiles n’est pas terminée. Une autre procédure, appelée le “procès Eternit bis”, est actuellement en cours. M. Schmidheiny y est poursuivi pour homicide volontaire.
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